Comprendre la différence entre "préventeur/ responsable HSE" (France) et "conseiller en prévention" (Belgique)
Dans un monde de plus en plus tourné vers la sécurité, la santé au travail et la durabilité, les métiers liés à la prévention occupent une place essentielle. Cependant, il existe des différences notables dans l’approche de ces fonctions selon les pays. Aujourd’hui, je vous propose d’explorer les distinctions entre le rôle de préventeur/responsable HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) en France et celui de conseiller en prévention en Belgique.
Deux métiers, une même mission : protéger et prévenir
Que ce soit en France ou en Belgique, ces deux rôles ont pour objectif commun de garantir un environnement de travail sûr, sain et respectueux des normes. Cependant, leur cadre d’action, leurs responsabilités et leur organisation diffèrent en raison des spécificités réglementaires propres à chaque pays.
En France : un rôle flexible et polyvalent
Le préventeur ou responsable HSE en France s’appuie sur le Code du travail et les obligations en matière de prévention des risques professionnels. Ses missions sont souvent transversales, englobant :
• La gestion des risques liés à la sécurité et à la santé des salariés.
• L’accompagnement dans les démarches environnementales (ISO 14001, gestion des déchets, etc.).
• La mise en place d’actions de sensibilisation et de formation.
• Le suivi du Document unique d’évaluation des risques (DUERP).
Dans de nombreuses entreprises, le rôle dépasse la prévention stricte et intègre des enjeux stratégiques comme la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
En Belgique : une fonction réglementée et structurée
En Belgique, le conseiller en prévention est une fonction obligatoire, définie par la loi sur le bien-être au travail. Chaque entreprise doit désigner un conseiller interne (Service interne de prévention et de protection au travail, SIPPT) ou externe (Service externe de prévention et de protection au travail, SEPP).
Ses principales responsabilités incluent notamment :
• Le suivi du système dynamique de gestion des risques.
• La collaboration et le conseil à l'employeur pour l’élaboration et le suivi du plan global de prévention (PGP) et du plan annuel d’action (PAA).
• La collaboration avec des experts (médecins du travail, ergonomes, etc.).
• Le conseil en matière de bien-être, incluant sécurité au travail, protection de la santé du travailleur, aspects psychosociaux du travail, ergonomie, hygiène du travail, embellissement des lieux de travail.
Les conseillers en prévention doivent également suivre une formation agréée, précédemment définie en niveaux (1, 2 ou 3) adaptés aux risques et à la taille de l’entreprise.
Ce qui les distingue vraiment
• Flexibilité vs. structure légale : En France, le rôle de préventeur HSE est adapté aux besoins spécifiques de l’entreprise, tandis qu’en Belgique, le conseiller en prévention suit une structure réglementée.
• Formation : Le poste de conseiller en prévention nécessite une certification obligatoire, ce qui n’est pas le cas pour un préventeur en France, bien que des formations spécialisées soient recommandées.
• Envergure des missions : En France, le préventeur HSE intègre souvent des responsabilités environnementales et stratégiques. En Belgique, le rôle est davantage axé sur le respect des obligations légales en matière de bien-être.
Une inspiration mutuelle ?
Alors que la France mise sur une approche flexible et stratégique, la Belgique offre un cadre clair et structuré. Ces deux visions pourraient s’inspirer l’une de l’autre : plus de flexibilité pour les conseillers belges, plus de formalisation pour les préventeurs français.
Conclusion :
En matière de santé, de sécurité et de bien-être au travail, ces deux fonctions illustrent des approches différentes mais complémentaires. L’essentiel reste de protéger les collaborateurs, d’assurer leur bien-être, et de répondre aux enjeux actuels en matière de durabilité.